Des parfums namurois inspirés de chansons

Aurélie et Romain lancent une gamme de parfums créés à deux en écoutant « Lemon Tree » et « Purple Rain » notamment

Romain Pantousier, artisan parfumeur installé rue du Président, dans le piétonnier namurois, est connu pour son inventivité qui inspire des chefs, des stylistes et d’autres créateurs. Pour sa nouvelle idée, une collection de senteurs inspirées de l’humeur, des souvenirs ou des paroles de chansons, il a travaillé avec sa compagne Aurélie Gillon.

« Nous avons tous les deux affinités avec la musique. La fermeture liée à la crise sanitaire nous a permis d’explorer des territoires plus abstraits que d’habitude avec la collection Blue Notes. Les trois parfums peuvent être testés en boutique, mais nous attendons encore l’autorisation pour les commercialiser », nous explique celle qui signe ainsi son premier parfum.

Il s’agit de Purple Rain, de Prince qui portera le nom de Violet Rain pour des raisons juridiques. L’idée était de traduire une pluie joyeuse qui donne le sourire. J’ai tout de suite pensé au bonbon à la violette de notre enfance avec sa pointe d’acidité. Pour ce parfum, j’ai utilisé de la rhubarbe et du bourgeon de cassis, la feuille de violette. Ce côté légèrement fleuri est fixé avec de la vanille ».

Aurélie décrit ce parfum comme adapté au printemps et à l’été, avec une note gourmande, mais pas lourd et dense.

A côté de l’artiste pop Prince, le crooner Chet Baker a aussi inspiré le couple Deep in a dream, un parfum boisé chaleureux avec de l’encens, du bois de houd et une pointe de vanille notamment. « On l’a imaginé assis dans un fauteuil avec une cigarette dans une ambiance tamisée, en train de penser à sa bien-aimée, dans une ambiance envoûtante des années 20 », raconte Aurélie.

Las but not least, Lemon Tree, de Fool’s Garden. « Cette chanson a bercé notre adolescence. On a voulu représenter la pétillance autour du citronnier en utilisant le fruit, la feuille, la fleur et le tronc. On y a associé de la mandarine », détaille Aurélie pour qui cette passion de la création est assez récente.

Les deux chimistes ont travaillé dans l’industrie cosmétique, mais pas du même côté de la chapine de production. Comment Aurélie a-t-elle franchi le cap vers la création ? « Avec beaucoup d’humilité. Mon premier essai sentait le concombre pourri. Romain ne comprenait pas comment on pouvait arrive à ce résultat », sourit-elle. « Tout à coup, j’ai eu l’occasion de mettre en pratique ce que j’entends depuis 20 ans. Mais la parfumerie n’est pas une science exacte. Il faut avoir la passion d’écouter et de découvrir, puis de faire des essais et de se tromper. »

Troisième mon tout premier parfum. Quand le zen devient le nez. Purple rain déposé. Violet Rain.

Si les 3 premiers parfums de la collection peuvent être testés à la boutique, mais ne peuvent pas encore être vendus, c’est en raison d’un processus d’enregistrement assez complexe.

« Nous travaillons sans adjuvants et stabilisateurs synthétiques, donc la chimie du parfum est plus compliquée. Comma la matière naturelle plus complexe, il faut attendre deux mois que ça se stabilise », précise Aurélie.

Puis il faut vérifier les enregistrements dans les banques de données, la toxicité dans le cadre d’une utilisation quotidienne, enregistrer aux normes cosmétiques européennes…

« Une fois les formules approuvées, on reçoit les spécificités à écrire sur étiquettes, comme les allergènes, c’est une obiligation légale On est au stade où l’on attend ces informations pour pouvoir imprimer nos étiquettes à mettre sur les parfums. Cela peut prendre encore quelques jours ou quelques semaines », conclut Aurélie.

Categories:
error: Ce contenu est protégé.