Son tour des brasseries pour le spectacle « l’Âge de bière » s’arrête à La Bruyère ce vendredi.
Il s’agit d’un stand-up « pour ceux qui n’aiment pas la bière » qui se veut décalé, tranchant et ironique.
Quand on parle d’un spectacle sur le thème de la bière, on imagine tout de suite, une ode à la boisson houblonnée. Ce n’est pas tout à fait le cas avec le stand up show d’Eric Boschman qui raconte avec dérision sur un mode politiquement incorrect les spécificités et les histoires de la bière. Cette création qui se fraie un chemin dans les brasseries et drinks, se veut irrévérencieuse, mêlant délires verbaux, jeux de mots scabreux sur un ton décalé, tranchant et ironique.
Quand on évoque la Belgique, patrie de la bière, vous parlez d’une escroquerie : pourquoi ?
« La culture de la bière belge reconnue au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2016 ? Non mais sans blague. On a réussi à duper le monde entier. Les premières traces de bière ont été découvertes dans le désert du Sinaï il y a 14.000 ans. C’est comme les diables rouges, on pense qu’il s’agit d’une grande équipe. Mais on est les seuls à le penser, qu’on est les plus forts, les plus beaux, les plus intelligents ! »
Les deux font quand même partie de notre patrimoine…
« Dès qu’il y a 3 rayons de soleil et 11 valeureux petits gars qui courent derrière une baballe sur du beau gazon bien vert, nous sommes des millions à nous rendre heureux en buvant de la Belgium directement à la cannette, tu parles d’une culture. Le seul truc belge dans la bière belge, c’est l’humain. »
Vous aimez quand même bien la bière pour lui dédier un spectacle ?
« Oui bien sûr. J’aime les bières un peu austères, les pils dont je salue le retour en grâce. Je n’aime pas les bières sucrées ni les bières hyper houblonnées, je déteste les IPA. A Namur, vous avez pas mal de bières maintenant. Historiquement, il y a les bières de la brasserie du Bocq. La Houppe est un produit de qualité pas mal du tout qui marche bien. A la brasserie du Clocher, j’aime bien la plus légère et rafraîchissante, la Philomène florale… »
Par contre, vous n’aimez pas le terme de zythologue : pourquoi ?
« On a du profiter d’une vacance de pouvoir pour imposer ce nom, zythologue ! Personnellement, puisque j’ai plus de 50 ans, ce mot me fait penser à mon rendez-vous chez le spécialiste de la prostate, « le zizithologue » ! En plus, personne ne comprend ce mot. Moi, je préfère le titre de bièrologue imaginé par Ronny Coutteure, qui est le premier belge à avoir fait un spectacle sur la bière. »
Et donc vous êtes plutôt bièrologue ?
J »e me revendique sommelier. Donc je m’intéresse au vin, à l’eau, au café, au thé, aux alcools et à la bière. Je n’ai pas une connaissance hyper spécialisée des microbrasseries. Je n’ai rien contre les bières à façon quand elles sont faites avec passion selon une recette propre et permettent à un brasseur d’amortir son matériel. Mais je n’aime pas les bières d’étiquette, qui vendent la même bière sous plusieurs marques. »
Des bières locales, vous allez en faire déguster pendant votre spectacle ?
« Oui, mais il s’agit de mini-doses, la moitié d’un galopin. Il y aura une triple locale, une saison locale et une gueuze, qui ne sera pas namuroise, forcément. Ce sont les trois bières typiquement belges. »
Vous serez à Namur en septembre pour la Local Gin Experience à la Citadelle.
« J’aime bien le gin. J’en parle avec plaisir, d’autant que je connais bien l’organisateur, le Colonel Moutarde. Personnellement, je consomme le gin sec, sans tonic. A mes yeux, la mode des gins qui est à son apogée donne le coup d’envoi du retour du péket qui bénéficiera bientôt d’une appellation d’origine contrôlée. Pour l’instant, il y a pléthore de gins. Le public ne s’y retrouve pas. Donc cela va se résumer aux plus forts dans les prochaines années. »